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La vaccination contre le HPV au Laos : entre avancées et réalités de terrain

  • PEMM
  • il y a 5 jours
  • 2 min de lecture

En décembre 2024, le Laos a franchi une étape majeure dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus en lançant une campagne nationale de vaccination contre le papillomavirus humain (HPV), avec le soutien de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cette initiative vise à protéger les jeunes filles laotiennes contre une maladie qui demeure l’un des cancers les plus meurtriers chez la femme.

Le contexte mondial et les recommandations de l’OMS

Selon l’OMS, l’infection par le HPV est à l’origine de la grande majorité des cas de cancer du col de l’utérus. Pour les jeunes filles de moins de 14 ans, l’organisation recommande un schéma vaccinal à deux doses, administrées à 2 ou 3 mois d’intervalle. Pour les plus de 14 ans, 3 doses doivent être administrées. En France, pour celles qui se font vacciner ce protocole est appliqué avec rigueur, contribuant à une couverture vaccinale croissante. Pour autant, la couverture est largement insuffisante (40%) en comparaison avec les pays nordiques et de l’Australie qui couvrent 85% des femmes entrainant une quasi disparition du cancer du col utérin.



Une autre réalité sur le terrain laotien


Sur le terrain, dans la province montagneuse et reculée de Phongsaly au Laos, notre association a récemment organisé une session de formation en gynécologie obstétrique destinée à un groupe de 12 professionnels de santé issus de 9 centres de santé différents. Ces soignants, en première ligne dans la mise en œuvre de la vaccination, nous ont partagé les pratiques locales : dans certains cas, une seule injection est administrée, ou bien deux injections espacées d’un an. Cette pratique est éloignée des recommandations internationales. Malheureusement pour les femmes non vaccinées, il n’existe quasiment pas de dépistage cellulaire à la recherche d’HPV.


Le Laos, un terrain d’expérimentation pour des schémas vaccinaux alternatifs ?


Questionnés, les soignants nous ont certifié suivre les recommandations gouvernementales. Ces écarts pourraient s’expliquer par des contraintes logistiques, un accès difficile à certaines régions, et des ressources humaines et matérielles limitées.

Cette situation soulève pourtant une question plus large : le Laos serait-il, un terrain d’expérimentation pour des schémas vaccinaux alternatifs ? Alors que certains pays à faibles ressources testent des approches simplifiées, comme une seule dose de vaccin, l’OMS n’a pas encore uniformément validé ces stratégies.

Notre rôle, en tant qu’organisation de formation médicale, est double : soutenir les professionnels de santé locaux dans la mise en œuvre des meilleures pratiques possibles et transmettre les connaissances actualisées basées sur les données scientifiques et les recommandations officielles.



Renforcer la formation pour mieux protéger


La formation que nous avons dispensée à l’hôpital de Bountai dans la province de Phongsaly n’est qu’un début. Il est crucial de continuer à former, informer et accompagner les acteurs de santé dans ces régions. Car derrière chaque vaccination, il y a une fille protégée et une communauté plus résiliente face au cancer du col de l’utérus.


Pour en savoir plus sur la campagne nationale de vaccination HPV au Laos : WHO - HPV Immunization Campaign in Laos (décembre 2024) 

                                                                                                           

Eva ARDIN



 
 
 

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