Un mois de mai riche en chantiers

Lors du dernier Info Laos de mai, je vous parlais du début du chantier d’adduction d’eau au village de Ban Mai. Non seulement ce chantier est aujourd’hui terminé, mais un nouveau chantier au village de Tang Kok a également démarré ! 

Le chantier d’adduction d’eau au village de Ban Mai  

Pour rappel, ce village possédait un réseau d’eau alimenté par un captage mais le débit de la source devenait trop faible et les villageois passaient plusieurs mois sans eau courante à la saison sèche. Le projet était de réaliser un deuxième captage au niveau d’une autre source, située à 4km du village ; de construire un plus gros réservoir ; de raccorder ces nouvelles infrastructures au réseau existant et d’installer des compteurs d’eau individuels dans les maisons. 

Le réservoir

Le barrage

Les tranchées

Entre le 3 mai et le 1 juin 2025, les villageois ont travaillé main dans la main, en se relayant, afin de venir à bout du barrage, du réservoir et des 4 km de tranchées pour enterrer les tuyaux. Ly, le technicien de PEMM, et moi-même nous sommes rendues 3 fois dans le village au cours du chantier afin de vérifier l’avancée. Nous avons été frappés par la solidarité et la bonne humeur qui émanait du chantier. Tous les villageois ont travaillé ensemble, organisant des chaînes humaines dès que besoin et des roulements pour faire des pauses nécessaires sous la chaleur du soleil laotien. Tout le monde y mettait la main à la patte, des plus jeunes aux plus vieux en passant par les jeunes mères. Tout ça dans le sourire et la bonne humeur, l’entraide et la motivation. 

C’est au milieu de toute cette bonne humeur et de ces infrastructures qui prennent forme, le sourire aux lèvres, qu’on prend conscience de notre impact sur le territoire laotien. Ces villageois qui rassemblent autant d’énergie pour avoir accès à un élément vital ! C’est concret, c’est réel, les villageois ont maintenant accès à l’eau courante dans leurs maisons. Les femmes et les enfants, habituellement chargés de la « corvée d’eau », n’auront plus à parcourir des kilomètres chaque jour, sous le soleil, pour aller puiser l’eau à la rivière. Les enfants auront accès à une hygiène de qualité, réduisant les risques de maladies hydriques. Les personnes âgées ne dépendent plus de leurs enfants pour avoir accès à l’eau. 

Alors au nom de tous ces villageois qui voient leur qualité de vie améliorée, je tiens à adresser un immense merci à la métropole de Saint-Etienne, financeur principal de ce projet. 

RDV le 6 juin, pour la cérémonie officielle de fin de chantier.

Chantier d’adduction d’eau au dispensaire de Tang Kok… et les mésaventures sur les routes laotiennes 

Le 26 mai 2025, nous nous rendions au dispensaire de Tang Kok pour réaliser les dernières mesures et vérifications avant le démarrage du chantier. Le dispensaire de Tang Kok n’a plus accès à l’eau (ou en très faible quantité) depuis près de 3 ans, malgré un captage qui était fonctionnel. L’eau de la rivière vient aujourd’hui à manquer et ne permet plus de subvenir aux besoins du dispensaire.

Malheureusement, la saison des pluies rend l’accès au village compliqué, d’où l’urgence du démarrage de ce chantier. En effet, notre pick up fera les frais de cette saison des pluies… Il y a un an, sur cette même route, le pick up se faisait emporter par la rivière et prenait l’eau, noyant les affaires de l’équipe (une pensée pour le PC et le passeport de Cécile, service civique 2023-2024). Malgré cet épisode, rien n’arrête PEMM qui persévère et passe cette rivière sans encombre cette fois-ci, avec une conduite bien maîtrisée de Ly qui ne fera pas deux fois la même erreur. Mais cette année, au bout de 1h30 de piste, c’est le bras de suspension du pick up qui décide d’en faire des siennes, au milieu des crevasses, de la boue et des éboulis qui ne facilitent pas la progression du véhicule. Heureusement, Ly et les techniciens du Nam Saat prennent les choses en main et se transforment en mécano au milieu des montagnes laotiennes, avec l’aide de villageois qui nous apportent une clé de 21, nécessaire à cette réparation. Une pièce métallique sera remplacée par un bout de bois taillé à la machette. Bref, c’est du lao style comme on l’aime.

Une heure plus tard, nous pouvons redémarrer et effectuer notre travail au dispensaire comme prévu. Quoi qu’il arrive au Laos, n’oublions pas une chose : Bopenyang !

Emma Goulet, Pemm