top of page

Déchets médicaux au Nord Laos : des solutions simples au-delà des grands projets couteux

  • PEMM
  • 9 juin
  • 2 min de lecture

La gestion des déchets médicaux représente un enjeu majeur de santé publique dans les pays à ressources limitées. La République démocratique populaire du Laos n’échappe pas à cette problématique.

Une mauvaise gestion de ces déchets peut être source d’infections, d’abord pour les soignants, mais aussi pour les patients, voire pour l’ensemble de la population, notamment en cas de recours aux décharges publiques dites « à ciel ouvert », où tous les déchets, y compris ceux des hôpitaux, sont entassés au même endroit. À cela s’ajoute une problématique environnementale : les déchets brûlés à l’air libre libèrent des substances toxiques dans l’atmosphère et contaminent les sols.


Il est cependant difficile d’évaluer précisément l’ampleur du problème, car cela nécessiterait la collecte et l’analyse de plusieurs indicateurs de santé publique. Or, le système d’information sanitaire (SIS) du Laos demeure encore insuffisamment développé pour permettre ce type d’analyse.

Bien que le pays ait lancé une réforme sanitaire pour la période 2021-2030 (Health Sector Reform Strategy - HSRS), la gestion des déchets médicaux n’y est abordée que de manière indirecte, à travers trois axes prioritaires : les ressources humaines, la coordination/gestion hospitalière et le financement de la santé.

Au niveau des districts et des dispensaires, le Laos fait face à un manque de personnel dédié à la gestion des déchets, à un déficit en équipements de base, et surtout à des lacunes importantes en termes de management. Pourtant, des solutions peu coûteuses existent mais ne sont pas mises en œuvre, faute de coordination ou de formation adéquate.

Incinérateur de l’hôpital non utilisé
Incinérateur de l’hôpital non utilisé

Par ailleurs, certaines ONG font don de matériel (autoclaves, incinérateurs, etc.), mais sans assurer la formation du personnel local à leur utilisation et leur entretien. Ces équipements deviennent alors rapidement inutilisables, voire encombrants.

L’argent ne suffit donc pas. On oublie souvent le rôle essentiel du « soft power » — c’est-à-dire les ressources humaines et les compétences — qui doit nécessairement accompagner le « hard power » — le matériel. La simple mise en place de protocoles, de règles claires et de formations adaptées peut déjà permettre une réduction significative du risque infectieux à court terme. Il ne faut pas oublier que nombre de soignants lao, en charge de ces tâches, ne sont eux-mêmes pas correctement vaccinés, notamment contre l’hépatite B.

À long terme, il apparaît indispensable que le Laos élabore un plan national de gestion des déchets médicaux. Celui-ci sera inévitablement plus coûteux et contraignant, en raison notamment des défis liés à la géographie du pays.


Romain Gernigon, Pemm

 
 
 

Comments


Peuples et Montagnes du Mékong
Association de solidarité franco-laos

 09 81 36 40 54
peuplesetmontagnesdumekong@gmail.com
4 Place Saint Roch 42100 Saint Etienne

bottom of page