Assasamak : les héros oubliés du Laos
- PEMM
- 9 juin
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Pendant que nous partageons un repas avec deux amis médecins laotiens, une question douloureuse s’invite à table : leur salaire.
À votre avis, combien gagnent ces professionnels de santé qui consacrent leur vie à soigner les autres ? L’une est sage-femme depuis cinq ans dans un hôpital de district, l’autre est médecin généraliste. Tous deux ont été formés, diplômés, et travaillent chaque jour. Pourtant, leur fiche de paie reste vide. Leur salaire : zéro. Absolument rien.
Au Laos, ces soignants sont appelés assasamak, c’est-à-dire « volontaires ». Mais ce mot, en apparence noble, cache une réalité bien plus cruelle : des médecins, des sage-femmes et des infirmiers abandonnés par l’État, livrés à eux-mêmes, oubliés dans les coins les plus reculés du pays.
Suite à des restrictions budgétaires sévères, le ministère de la Santé ne peut pas les payer. Pas aujourd’hui, pas demain. Certains attendent depuis neuf ans. Neuf ans sans recevoir un seul kip.
Alors ils partent. Lentement, discrètement, mais sûrement. La désertion est en marche. Ces professionnels quittent les hôpitaux publics pour rejoindre les cliniques privées ou changent de métier. Ceux qui restent le font par passion, par loyauté… mais pour combien de temps encore ?
Comment vivre sans rien ? Comment tenir, quand votre métier est aussi votre vocation, mais qu’il ne vous permet ni de nourrir vos enfants, ni de construire un avenir ?
Aujourd’hui, je n’ai pas de réponse à vous apporter. Seulement des questions. Des questions qu’il faut se poser ensemble, pour avancer.
Que pouvons-nous faire ? Que devons-nous faire ?
Ne laissons pas ces héros s’éteindre dans le silence.
Eva Ardin, Pemm








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