Au Laos la prise en compte du coronavirus est progressive et se fait dans le calme et la sérénité. Nos amis Lao ont d’abord été informés puis alertés par le comportement des européens en général. Les français sont apparus aux yeux de certains comme des personnes inconséquentes, irresponsables et n’ayant pas conscience des problèmes. L’absence non généralisée de port du masque les a vraiment interrogés. Ici, c’est un acte fréquent et ordinaire…Depuis hier, le gouvernement Lao vient enfin de décréter le confinement général et obligatoire. Il commencera le 1er avril pour une durée de 19 jours. Jusqu’à ce jour (29 mars 2020), quelques personnes continuent à circuler en ville. La dynamique urbaine s’est modifiée et transforme progressivement la ville de LUANG PRABANG dans laquelle nous sommes qui retrouve un peu de sa sérénité d’autrefois. Les premiers à partir ont été les touristes, notamment les clients des agences. Conséquence : fermeture des bars, des restaurants et des hôtels qui mettent des centaines de jeunes au chômage. Ici, il n’y a pas de chômage et ils ne percevront pas d’indemnités. Comme ils ne sont plus en situation de payer leur loyer, ils sont obligés de rentrer au village comme seule solution de survie. Les boutiques ayant également fermé leur porte, de jeunes vendeuses mères célibataires se retrouvent ainsi sans aucun revenu et sans possibilité de recourir à leur village ou leur famille. Certains chefs de village ont pris les devants et donné des consignes sur les dangers d’éventuels rassemblements à l’occasion de fêtes ou de concours de pétanque.Les lao ont donc pris dans l’ensemble, avec une certaine discipline, la dimension de la situation. Ils « s’auto-confinent » et attendent les prochaines directives de leur gouvernement. Les règles d’hygiène sont en apparence respectées sans pour autant se départir des habitudes alimentaires qui consistent par exemple à manger avec les mains. Tout en suivant les directives, il n’est pas certain que la majorité d’entre eux comprenne le mode de transmission du virus.Peu atteint officiellement par le COVID-19 le Laos risque cependant d’évoluer dans les semaines qui suivent. Deux risques majeurs peuvent rendre la situation plus difficile : la faiblesse du système de santé et le risque d’écroulement de l’économie. Les hôpitaux de Province vont se remplir alors qu’ils n’ont pas les moyens techniques de prendre en charge les patients atteints du coronavirus et les faillites vont se multiplier laissant de nombreux salariés sans ressource. Comme toujours et comme partout, ce sont les plus fragiles qui vont souffrir le plus. Ce pays si accueillant, si pacifique, aura besoin de toute notre solidarité pour passer ce cap difficile.
L’association a aussi été fortement impactée par ce coronavirus. Deux missions n’ont pu se faire : celle de gynécologie/obstétrique animé par notre ami Jean Marie et celle sur la pédiatrie animée par Hélène. Enfin la formation dentaire et la campagne d’hygiène et de soins dentaires animée par notre ami Jean Paul n’a pas davantage été possible. Ces formations sont naturellement reportées au dernier trimestre de cette année.Actuellement trois personnes sont au Laos en situation de confinement : Delphine et Quentin nos deux volontaires du service civique et Jean Michel le Président de l’association. L’équipe reste soudée et solidaire (merci de prendre connaissance de leur interview en cliquant ICI). Delphine poursuit quelques activités au Centre des sourds et muets bien que la majorité des enfants soient partis. Quentin et Jean Michel travaillent le dossier du MoU (agrément du Ministère de la Santé permettant de contractualiser nos engagements sur plusieurs années). Seul le démarrage du chantier d’adduction d’eau de NAVANG reste possible mais pas certain.
L’association au Laos est actuellement à l’arrêt au même titre que d’autres activités mais nous restons vigilants et disponibles en cas d’évolution de la situation.
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